|
Maman... et papa
vendredi 15 mai 2009
Par : ISABELLE PERREAULT
Maman... et papa
Le cancer m'a touch?e de pr?s, il a failli me prendre ma m?re et a r?ussi ? me voler mon p?re...
Ma m?re d?couvrit qu'elle ?tait atteinte d'un cancer des ovaires alors qu'elle ?tait d?j? au stade 4.... Encore aujourd'hui, plus de 25 ans plus tard, les m?decins ne comprennent pas sa gu?rison compl?te. Ma m?re est une personne de qui j'aurais aim? h?rit? de sa volont? et force morale. C'est d'ailleurs ce qui lui a sauv? la vie... Mais moi, je ne crois pas poss?der cette force d'?me qui combat sans broncher contre vents et mar?es...
Mon p?re, n'a pas vaincu son combat contre le cancer. Il est d?c?d? le 1er juillet 2008, au premier soir de mes vacances. Il n'avait que 66 ans.
Lors du Relais pour la vie de 2008, je marchais en son honneur, en esp?rant que la vie serait cl?mente et lui laisserait encore de belles ann?es, mais sans le savoir, lorsque je marchais, les jours de mon p?re ?taient compt?s.
Cette ann?e, c'est en sa m?moire que je marcherai, le cœur gros et plein de rancœur contre ce maudit cancer, mais je marcherai.
L'histoire de mon p?re est path?tique.
Il a pris sa retraite ? 55 ans. A fait un ACV 10 jours plus tard. Est devenu invalide et partiellement paralys? d'un c?t?. Il a fait de nombreux ACV apr?s le premier, qui ont toujours acc?l?r? sa d?g?n?rescence. Il est finalement tomb?, se brisant une hanche. Lors de l'op?ration, mon p?re a contract? la bact?rie SARM. Il fut donc mis en quarantaine pendant de nombreuses semaines. Mais comment reprend-t-on possession de ses moyens de marcher si on ne remarche jamais ? cause qu'on est "contagieux" et qu'on est exclu de la physioth?rapie? Vive notre syst?me de sant? !
Donc, avec une nouvelle hanche, mais positif au SARM, mon p?re n'a jamais eu la possibilit? de faire de l'ergo et physio. Il est demeur? couch?, a fondu comme neige au soleil, perdant tous ses muscles et tonus. Une infection au ventre, cons?quente de son op?ration, a d?voil? lors de l'examen, que mon p?re ?tait atteint d'un cancer de l'intestin, stade avanc?...
?tant pratiquement immobile, p?le, maigre et confus, mon p?re est mort au bout de son sang, d'une h?morragie interne qui mit fin ? ses jours sous la morphine. C'?tait mon premier jour de vacances, au Lac St-Jean.
Mon p?re est tomb? dans un ?tat semi-comateux. On nous a appel? d'urgence, de nous rendre ? son chevet. Je lui ai parl? pendant des heures, en esp?rant lui dire tout ce que je pouvais, sans savoir s'il me comprenait.
Mon p?re m'a attendu pour partir. J'arrivais tout juste de Sherbrooke pour passer mes deux semaines de vacances estivales dans mon beau coin du Lac St-Jean.
Je lui ai dit au revoir, il a ferm? ses yeux bleus et s'est endormi pour toujours... Je suis la derni?re personne avec qui mon p?re a pu avoir un contact ; perdu dans son nuage.
|
|
|
