Parler avec les clients
Le
langage utilisé est très important.
En tant
que fournisseur de soins de santé, vos paroles sont une des manières les plus importantes
et immédiates d’établir des liens de confiance avec les clients LGBTQ. Vos
choix de mots, votre degré d’ouverture et d’empathie et votre niveau de confort
lorsque vous discutez d’identités de genre et sexuelles, de comportements et de
pratiques, peuvent faire une énorme difference pour vos clients LGBTQ et la
qualité de leurs soins de santé.
Parler
de la sexualité d’un client est une compétence acquise, non innée. N’ayez pas
peur de le dire à vos clients si vous ne connaissez pas un terme ou un sujet. Votre
volonté à apprendre se démarquera et sera appréciée. Avec de la pratique et de
l’expérience, les fournisseurs de soins de santé peuvent devenir de plus en
plus à l’aise pour aborder et discuter de ces sujets avec tous les clients, et
peuvent améliorer l’accès aux soins de santé pour les personnes qui sont
souvent isolées.
Terminologie
- Demandez
aux clients comment ils voudraient que vous les appeliez. Par exemple, « Quel
nom préférez-vous? » « Quels pronoms préférez-vous? » Notez
cette information sur le dessus du dossier du client.
- Suivez
l’exemple de votre client et utilisez le même langage que lui lorsqu’il s’agit
de parler d’identités ou de comportements. Par exemple, vous pouvez dire, « Les
gens s’identifient de différentes manières : homme, femme, hétéro, gai, lesbienne,
transgenre, etc. Comment vous identifiez-vous? »
- Demandez
à votre client de clarifier tous les termes ou comportements inconnus. Vous
pouvez répéter le terme du client et exprimer clairement votre propre
interpretation de sa signification, afin d’éviter les malentendus.
- Beaucoup
de personnes LGBTQ peuvent utiliser des mots comme « allosexuel » (queer),
« lesbienne » et « pédé » pour se décrire. Cependant, soyez
conscients que ceux-ci et autres termes sont des termes péjoratifs utilisés
contre les personnes LGBTQ. Bien que les communautés LGBTQ aient reconquéris
ces termes, il n’est pas approprié qu’un fournisseur de soins de santé les
utilise sans avoir d’abord établi un rapport de confiance et de respect avec
les clients LGBTQ. Si vous doutez de la façon de parler d’un client, demandez
quel mot ou phrase il ou elle préfère.
Recueillir les antécédents
sexuels
Lorsque
vous recueillez les antécédents sexuels :
- Informez
votre client que le fait de recueillir les antécédents sexuels fait partie de
la routine de votre pratique pour tous les clients et que cela est important afin
d’offrir les meilleurs soins de santé et de prévention possible.
- Redemandez
les antécédents sexuels lors de chaque visite du client : les partenaires et
les practiques pourraient changer. Ne faites pas de suppositions sur le
comportement sexuel passé, présent ou futur. Par exemple, une cliente qui
s’identifie comme lesbienne ou révèle qu’elle a un partenaire sexuel féminin pourrait
également avoir eu des partenaires masculins. Ou encore, son partenaire
pourrait être un homme trans. Similairement, beaucoup d’hommes qui ont des
relations sexuelles avec des hommes s’identifient comme hétérosexuels.
- Discutez
des pratiques et des comportements sexuels ouvertement, avec empathie et sans
porter de jugement.
- Utilisez
un langage neutre lorsque vous parlez des partenaires ou des êtres chers. Ne
présumez pas qu’une personne a un partenaire ou qu’elle a seulement un
partenaire. Par exemple, plutôt que de demander, « Êtes-vous marié ou
célibataire? » vous pouvez demander, « Quelle est votre situation de
couple actuelle? »
- Concentrez-vous
sur les comportements sexuels plutôt que sur l’identité sexuelle. Par exemple, plutôt
que de demander, « Êtes-vous gai ou bisexuel? » vous pouvez demander,
« Êtes-vous présentement sexuellement actif, et avez-vous des relations
avec des hommes et/ou des femmes? »
- Assurez-vous
que les questions posées s’appliquent à tous les clients et demandez seulement
l’information dont vous avez besoin. Ceci est particulièrement pertinent en
termes de questions posées aux personnes trans sur l’hormonothérapie
d’affirmation de genre, les chirurgies, etc. Expliquez pourquoi vous posez les
questions. Par exemple, vous pouvez dire à un homme trans, « Les hormones comme
la testostérone peuvent rendre les tests Pap plus difficiles à interpréter. Pour
m’aider à évaluer vos risques et vos besoins en matière de santé, puis-je vous
demander si vous prenez des hormones? »
- Ne
supposez pas que les clients LGBTQ n’ont pas d’enfants ou qu’ils ne prévoient
pas en avoir. Ne supposez pas qu’une lesbienne « fem » soit plus
susceptible de planifier de devenir enceinte qu’une lesbienne « butch »,
ou qu’un homme trans ne prévoit pas devenir enceinte.
- Demandez,
« Êtes-vous à l’aise avec votre sexualité? Avez-vous des préoccupations
concernant votre identité de genre ou votre sexe assigné à la naissance? »
- Faites
attention aux termes « biologique/biologie », surtout en parlant à
des clients trans. Souvent ces termes peuvent être offensifs car ils impliquent
qu’un sexe ou un genre assigné à la naissance est « naturel » ou
« réel » et que le transgenre ne l’est pas. Par exemple, plutôt que
de parler du « sexe biologique » d’une personne, vous pouvez parler de son « sexe assigné à la
naissance ». Quand vous parlez d’une personne non-trans, vous pouvez dire
« non trans » ou « cis », plutôt que « biologiquement
de sexe masculin ou féminin ».
- De
la même façon, évitez de référer à certaines parties du corps comme
« mâle » ou « femelle » : certains hommes ont des vagins
tandis que certaines femmes ont des pénis.
- Les
bisexuels pourraient avoir des préoccupations ou des sensibilités particulières
à propos des antécédents sexuels. Sachez que le comportement sexuel des clients
bisexuels pourrait ne pas être très différent de celui des personnes hétérosexuelles
ou lesbiennes/gaies. Les clients bi peuvent être monogames pendant de longues
périodes de temps et quand même s’identifier comme bisexuels; ils pourraient
être dans de multiples relations avec le consentement de leurs partenaires. Ils
pourraient être sur leur garde contre les fournisseurs de soins de santé qui
présument qu’ils sont confus ou à haute promiscuité simplement parce qu’ils ont
des relations sexuelles avec des personnes qui s’identifient comme hommes ou
femmes.
- Respectez
le désir d’un client de ne pas répondre à certaines questions. Offrez de
discuter de la question une autre fois.
- Si
un client semble offenser par quelque chose que vous avez dit, excusez-vous et
expliquez brièvement pourquoi l’information est nécessaire. Demandez au client
quelle terminologie il préfère et notez cette information dans son dossier.
- Sachez que l’identité de genre et l’orientation
sexuelle et le désir ne sont pas les seules influences sur le comportement
sexuel et l’accès aux soins de santé ouverts envers les personnes LGBTQ. Les clients
LGBTQ viennent aussi de divers status socio-économiques, milieux culturels et
religieux, races/communautés ethniques, âges, capacités physiques, niveaux d’éducation
et milieux géographiques. Tout ceci joue un rôle dans les comportements et
pratiques sexuels, ainsi que dans le langage utilisé pour les décrire.