À toute ma communauté,
Pour celles et ceux qui ne savent pas encore mon histoire et pour tous mes proches qui sont au courant, en 2017, j'ai livré le combat d'une vie. En effet, au début mars, on m'a diagnostiqué un cancer de la mâchoire (carcinome épidermoïde).
Tout avait commencé après les fêtes 2016 par un trou dans ma gencive en arrière de ma dernière dent. Le tout était sans douleur, mais puisque la nourriture s'y coinçait souvent, sur les conseils de ma conjointe, Valérie,j'ai décidé de voir sur le champ ma dentiste. Fort heureusement pour moi (eh oui, parfois, les "hommes", nous attendons à la dernière minute pour ce genre de chose!), en janvier 2017, ma dentiste Dr Anne Bédard me répond qu'elle n'avait jamais vu cela en 30 ans de carrière... Pas très rassurant sur le coup! Elle m'a dit que je n'avais plus d'os sous ma dernière dent, que l'on devait me l'arracher et elle m'a référé à un parodontiste, le Dr François Pelletier. Ensuite, ma dentiste voulait me donner des anti-douleurs, mais je lui ai affirmé que je n'en avais nullement besoin.
Le Dr Pelletier m'a offert un rendez-vous le 2 mars 2017 et lors de ce rendez-vous non seulement il m'a ôté ma dent, fait un scan de la mâchoire, mais il m'a aussi fait une biopsie de la gencive et m'a fortement recommandé de l'envoyer en urgence à des laboratoires privés pour que l'analyse soit plus rapide (2 semaines) que dans le système public (3 à 4 mois). C'était coûteux, mais pour ma santé, je n'ai pas vraiment hésité, je me suis tourné vers le privé.
Par la suite, tout s’est précipité pour moi. Trois semaines plus tard, le Dr Pelletier me téléphonait malheureusement au travail pour m'annoncer la triste nouvelle. Ce n'est pas facile d'apprendre cette nouvelle et de choisir de retourner en classe par la suite. J'ai tenu à fermer mes dossiers, corriger les examens de mes élèves dans la semaine pendant que ma dentiste Dr Bédard me référait aux spécialistes du CHUM.
J'ai rapidement été pris en charge par le Dr Louis Guertin et son équipe en ORL du CHUM qui m'ont rassuré et accompagné adéquatement dans cette épreuve de la vie. Dès le 24 mars 2017, j'étais en arrêt de travail et je profitais d'un répit en famille avant mon opération du 19 avril. Ce fut un temps d'arrêt lors duquel il me passa toutes sortes de choses par la tête. On dit que nous ne sommes jamais prêts à mourir et à 47 ans, j’avais plutôt peur...
Lors de l'opération, le Dr Guertin et son équipe m'ont enlevé une partie de l'os de la mâchoire et le Dr Éric Bissada a reconstruit ma mâchoire avec une grande partie de l'os de mon péroné (jambe) avec l'artère et les vaisseaux sanguins. L'expression "se mettre le pied dans la bouche" s'applique donc littéralement maintenant à moi (blague). J’ai été hospitalisé une douzaine de jours et je vous fais grâce des détails. Je dois cependant dire un grand merci à toute l'équipe du 8e étage du CHUM (par ordre alphabétique : Adolfo, Alain, Ana, Catherine, Charles, Émilie, Florian, Gemimah, Godline, Jasmin, Katia, Margareth, Maria José, Mélissa-Anne, Sadok, Solange, Véronique, Yuccef, pour ne nommer que ceux-ci, car j'en oublie). Je sais pertinemment que je n'ai pas été un patient de tout repos. Merci à Dr Lemay pour m'avoir aidé à le trouver. Et merci aussi à Dr Félix et son équipe en ORL. Enfin, merci au Dr Félix Nguyen, mon oncologue. J'ai été chanceux dans mon malheur, car lors de l'opération, on m'a enlevé complètement la tumeur. De concert avec Dr Guertin et Dr Bissada, Dr Nguyen m'a dit que je n'avais pas besoin de radiothérapie (ni de chimiothérapie). Ainsi, j'ai pu reprendre mon travail d’enseignant de mathématique à l’éducation des adultes en septembre 2017 sans avoir les effets secondaires à long terme tels que la perte de salive (essentiel pour manger et pour parler : nécessaire dans l’exercice de mes fonctions).
Ma convalescence s'est déroulée de belle façon et je dois dire Chapeau à mon Amour, Valérie, et mes filles, Auralune, Jade et Arianne qui me donnent encore le courage aujourd'hui de me battre pour la vie. Je ne pourrais passer sous silence l'apport de ma famille, ma mère, Lise, mon père, André, mes frères, Olivier, et Sébastien, ainsi que leur famille respective. Enfin, merci à bon nombre de mes amis : Patrick, François, et amies : Stéphanie, Annie, qui nous ont aider à passer au travers de cet obstacle (pour ne nommer que ceux-ci et celles-ci).
J'ai pris le soin de nommer les gens dans ma publication par souci de reconnaissance envers eux. Il est possible que j'en ai oublié et je m'en excuse à l'avance.
Étant en rémission complète, pour remercier la vie, dès 2019, je me suis entraîné plus sérieusement (avant 2017, je marchais pour le plaisir avec un collègue tous les dîners un 2 km) dans le but de marcher Compostelle à l’été 2020. La pandémie m’a empêché de voyager en Espagne, mais j’ai fait à la place le SNDK (Sentier Notre-Dame-De-Kapatakan) qui longe le Saguenay pour un parcours d’environ 270 km en 10 jours (août 2020). Ensuite, j’ai allégé mon sac à dos et j’ai continué de m’entrainer dans le but d’aller marcher Compostelle.
En juillet 2022, j’ai parcouru une partie du Camino Francès, à partir de Saint-Jean-Pied-de-Port (France) puis en passant par Roncevalles (Espagne), Zubiri, Trinidad del Arre, Pamplona, Puenta La Reina, Los Arcos, Logrono,, Najera, Redecillo del Camino, Belorado, Burgos jusqu’à Hontanas (Espagne). Une balade de santé de 370 km que j’ai réalisée en 11 jours. La santé physique y était malgré des chaleurs de 45-50 degrés Celcius à chaque jour. J’ai dû arrêter mon chemin, car pour affronter les chaleurs, je devais me lever de plus en plus à bonne heure pour débuter mes marches quotidiennes à la fraîcheur et le sommeil me manquait, donc très dur à vivre pour la santé mentale.
Maintenant, j'ai décidé de me lancer un défi soit de terminer Compostelle (environ 475 km), soit de marcher le Chemin du Québec ou encore les deux. Le Chemin du Québec est un périple de 1280 km et je rêve d’organiser une collecte de fonds au profit du relais pour la vie (Société du cancer) et aussi pour l’OBNL : Le Chemin du Québec. Enfin, je souhaite en faire un documentaire et je cherche des partenaires et des commanditaires.
Merci de m'encourager,
Louis Rousseau