Témoignages d’espoir

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Kim Schaaf - Aidante 

Kimberly - aidante
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« Essayez de maintenir une vie normale »

Kim Schaaf se souvient en riant de la robe qu’elle portait lors de la remise de son diplôme  d’études secondaires. « Elle était ornée de paillettes dorées. C’était très tendance à l’époque », affirme la jeune femme de 26 ans, originaire de l’Alberta. « Ma mère l’avait confectionnée pour moi », ajoute-t-elle avec fierté.

Mais cette remise de diplôme n’est pas mémorable uniquement à cause de la robe. C’est aussi et surtout parce que la mère de Kim, Pearl, a pu y assister. En effet, une année plus tôt, Pearl avait reçu un diagnostic de cancer colorectal. Elle avait alors décidé de ne pas en parler immédiatement à ses deux filles, adolescentes. « Elle essayait de nous mettre à l’abri de tout ça. Elle voulait que nos vies demeurent aussi normales que possible », explique Kim.

Pearl attendit le week-end de l’Action de grâces 1998 pour finalement annoncer la nouvelle à Kim et sa jeune sœur Crystal. « Au début, c’était le déni total. Je n’arrivais pas à croire que cela puisse lui arriver à elle », se remémore Kim. « Mon grand-père était décédé quelques années plus tôt des suites du même type de cancer. J’étais bouleversée à l’idée que la même chose arrive à ma mère. »

Comme la famille vivait sur une ferme, Pearl devait faire un trajet de 45 minutes pour se rendre à ses traitements de chimiothérapie. « Parfois c’était moi qui la conduisais », raconte Kim. Mais Pearl voulait que ses filles continuent à mener leurs activités comme à l’habitude; elle ne voulait pas qu’elles mettent leurs vies entre parenthèses. Si bien que Kim et Crystal ont continué à fréquenter l’école et à participer aux activités du Club 4-H. Kim était également la présidente de sa classe durant sa dernière année d’études secondaires.

Pearl avait souvent les jambes enflées à cause de ses traitements de chimiothérapie; Kim et Crystal la frictionnaient pour la soulager un peu. C’est là que Kim a pris conscience qu’il n’y a pas que les conjoints qui soient des aidants pour une personne atteinte du cancer.

« Ce peut être n’importe qui. Avant que ma mère tombe malade, je ne comprenais pas vraiment ce qu’était un aidant. »

Le printemps suivant, les traitements de chimiothérapie de Pearl avaient cessé. « Le cancer était très virulent. Ma mère faisait constamment des allers-retours à l’hôpital », raconte Kim. Toutefois, Pearl tenait à être à la maison pour la remise du diplôme de son aînée. « Et elle fut présente. C’était vraiment important pour elle. » Le lendemain du grand jour, Pearl retourna à l’hôpital. Trois semaines plus tard, elle rendit l’âme à l’âge de 40 ans. 

Neuf ans ont passé. Kim a terminé l’université, s’est mariée et est maintenant la mère d’une petite fille. Depuis le décès de Pearl, elle fait du bénévolat et travaille pour la Société canadienne du cancer. « Je veux contribuer à mon tour à la cause et venir en aide aux personnes qui sont touchées par le cancer.

« Une des choses que j’aimerais changer est la perception des gens de ce qu’est un aidant. Ce n’est pas uniquement le conjoint de la personne atteinte du cancer. Un aidant, ce peut être n’importe qui, un ami de la famille, un fils ou une fille, ou tout autre membre de la famille qui aide le patient à traverser cette expérience. »

Elle espère que si plus de gens comprennent ce qu’est véritablement un aidant, les personnes touchées par le cancer bénéficieront d’un appui encore plus grand. Kim est d’avis que le fait de partager sa propre expérience du cancer avec d’autres personnes qui ont connu des situations semblables l’a aidée à faire son deuil.

Son conseil aux enfants dont le père ou la mère est atteint du cancer : « Essayez de maintenir une vie normale. Une telle expérience ne doit pas vous empêcher de vivre. »

La robe à paillettes dorées est toujours dans la penderie de Kim. Malgré ses propres inquiétudes d’être un jour frappée elle aussi par le cancer, elle demeure optimiste. « Il faut l’être. Tout comme il faut être proactif. Si un de vos parents a eu un cancer, passez tous les tests qu’il faut. »

 

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