Cam Emmons menait sur la côte Ouest la vie trépidante d’un cadre à qui tout réussit, lorsque le cancer le frappa de plein fouet à l’âge de 48 ans. Les médecins annoncèrent alors à ce père de deux adolescents qu’avec beaucoup de chance, il pouvait espérer vivre encore un an.

C’est à la suite d’une crise de « grand mal » (crise majeure d’épilepsie) survenue alors qu’il se trouvait dans sa cuisine que son cancer a été diagnostiqué. « Par bonheur, j’ai eu cette crise à la maison et ma femme était là. Je n’ose pas imaginer ce qui serait arrivé si cela s’était produit une heure plus tôt alors que je roulais à 120 km/h pour aller reconduire mon fils à l’aéroport! Toute la famille y serait passée.

« J’ai passé un tomodensitogramme et c’est là qu’on a trouvé une tumeur de la taille d’une balle de golf au-dessus de mon œil droit », se rappelle-t-il. La tumeur a été enlevée par voie chirurgicale, mais les séquelles de la maladie ne se sont pas limitées à une simple cicatrice. « Je n’étais plus capable de travailler, ni de faire du sport. Ma mémoire avait été affectée. Ma vie avait changé du tout au tout. »

Malgré le sombre pronostic, les médecins de Cam recommandèrent des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie afin qu’il puisse au moins passer les fêtes de Noël. Cam a ainsi survécu une première année. « Les médecins me disaient de ne pas m’illusionner et de m’estimer chanceux d’être encore en vie. » En fait, Cam a déjoué toutes les prédictions de ses médecins. En juin 2007, cela fera exactement neuf ans que Cam a appris qu’il était atteint du cancer.

Même si la médecine ne peut fournir aucune explication rationnelle de sa survie, Cam l’attribue à la fois à sa bonne étoile et au soutien exceptionnel de sa famille et de ses amis. « Ma vie est bien meilleure aujourd’hui. Je profite tellement plus de la présence des autres maintenant. »

Cam confie que son expérience du cancer l’a beaucoup rapproché de sa famille. Durant ses vacances d’été, sa fille, âgée de 20 ans, l’a conduit à chacun de ses 33 traitements de radiothérapie. « Nous parlions de la vie. Nous avons ri, et nous avons aussi pleuré », se souvient Cam. « Nous n’avions jamais eu de tels rapports entre nous. C’était comme un cadeau. »

Cam, qui vit de sa pension d’invalidité à South Surrey, en Colombie-Britannique, passe désormais le plus clair de son temps à faire du bénévolat pour différentes causes. Deux fois par semaine, il va jouer aux cartes au centre pour personnes âgées de sa municipalité. Il se maintient en forme en livrant aux aînés leurs commandes d’épicerie. Il travaille aussi comme bénévole au programme d’entraide CancerConnection/Cancer J’écoute de la Société canadienne du cancer, afin d’épauler d’autres personnes touchées par le cancer. « Cela donne un sens à ma vie », affirme Cam.

Son engagement lui a valu un prix local de bénévolat ainsi que la Médaille du courage de la Société canadienne du cancer, décernée à une personne ayant fait preuve d'un courage exceptionnel et exemplaire dans sa bataille personnelle contre le cancer, tout en contribuant de manière significative à la mission de la Société.