Survivante d’un cancer, Prue Boyd connaît la valeur de l’espoir et sait combien il est important d’être en contact avec d’autres personnes.

Maintenant âgée de 64 ans, Prue a reçu un diagnostic de tumeur stromale gastro-intestinale en janvier 1999. La chimiothérapie et la radiothérapie traditionnelles n’ont aucun effet sur ce type de tumeur; comme le dit Prue : « le seul traitement est la chirurgie, et il faut ensuite se croiser les doigts en espérant que la maladie ne récidivera pas ».

Hélas, le cancer de Prue est revenu. En décembre 1999, les médecins ont trouvé une autre tumeur, logée dans son foie. Prue subit alors une autre intervention, qui consista à retirer une partie du foie. Encore l’attente... et encore le retour de la maladie sous la forme d’une nouvelle tumeur abdominale. Cette fois, par contre, les médecins ne pensaient pas qu’il était possible de pratiquer une intervention. Ils ont plutôt dirigé Prue vers l’Agence du cancer de Vancouver, et c’est là qu’elle a enfin trouvé l’espoir dont elle avait besoin.

« L’infirmière m’a dit qu’il y aurait un essai clinique d’un nouveau médicament pour traiter les tumeurs stromales gastro-intestinales et m’a demandé si j’étais intéressée à y participer. J’ai évidemment dit oui! »

Prue a commencé en 2001 le traitement au Gleevac, médicament qu’elle continue de prendre aujourd’hui. Depuis, les tumeurs sont disparues et la maladie n’a pas récidivé.

De toutes ces années où elle a subi des traitements intensifs contre le cancer, Prue conserve en mémoire un souvenir particulièrement vif :

« Après ma deuxième intervention, alors que je ne me sentais pas très bien, une des infirmières est venue s’asseoir à mes côtés et a pris le temps de parler avec moi. En fait, elle m’a surtout écoutée. Elle ne m’a pas dit “allons, allons” et n’a pas essayé de me faire croire que tout irait bien. Elle m’a simplement laissée parler de tout ce qui me bouleversait. Ça a fait toute la différence au monde. »

Cette conversation lui a permis de réaliser à quel point il peut être important pour une personne atteinte du cancer d’être capable de parler de la maladie et de ses effets. Si bien que lorsque son médecin lui a demandé si elle était disposée à parler à ses nouveaux patients atteints d’une tumeur stromale gastro-intestinale, elle s’est empressée d’accepter. Par la suite, elle a communiqué avec la Société canadienne du cancer pour voir si elle pouvait être utile à ceux et celles qui avaient besoin de parler. Aujourd’hui, Prue est bénévole pour le service CancerConnection/Cancer J’écoute, un service de soutien téléphonique gratuit et confidentiel où des survivants du cancer sont jumelés à des personnes qui ont le cancer ou à des membres de leurs familles.

« Je suis très heureuse que ces gens puissent avoir quelqu’un à qui parler. Plusieurs me demandent à quand remonte mon diagnostic de cancer. Quand je leur réponds que ça fait maintenant huit ans, ils me disent que ça leur donne de l’espoir. Et l’espoir est vraiment essentiel si on veut passer à travers. »

E-J, la fille de Prue, raconte son expérience d’aidante