« Le mot “abandonner” ne devrait pas faire partie de votre vocabulaire. »

Tony Redler se souvient très bien du jour où il a reçu un diagnostic de lymphome non hodgkinien. « C’était le vendredi 13 août 1982. Le médecin est entré et avant même qu’il ouvre la bouche, je lui ai dit que j’avais le cancer. J’en avais la certitude », raconte Tony. À l’époque, ce dernier n’avait que 27 ans; il était marié et père de deux jeunes enfants. « Le médecin nous a dit que le taux de guérison était de 90 % et que c’était le type de cancer le plus fréquent chez les hommes de mon groupe d’âge… je lui ai répondu : “mettons-lui la main au collet!” »

Au cours de sa première bataille contre le cancer, Tony a eu de la chimiothérapie et subi 80 jours de radiothérapie. Puis le cancer est entré en rémission et Tony s’est suffisamment rétabli pour être à nouveau père en 1985. Mais, en 1990, le cancer est réapparu. Encore une fois la chimiothérapie. Nouvelle rechute en 1992. Tony a été le premier Canadien à recevoir une greffe de moelle osseuse pour ce type de cancer.

Tony avait toujours dit à sa famille qu’il voulait voir le jour de ses 40 ans. « Lorsque le cancer s’est manifesté pour la quatrième fois, j’allais célébrer mon quarantième anniversaire deux jours plus tard », dit Tony. « Notre fille s’est mise à pleurer en apprenant la nouvelle », se souvient sa femme, Carla. « Elle m’a demandé : “Maman, pourquoi papa n’a pas dit qu’il voulait vivre jusqu’à 60 ans?” »

Les médecins ont expliqué à Tony qu’en Saskatchewan, seulement 5 patients avaient eu une seconde greffe mais qu’aucun n’avait survécu. Ils lui ont donc conseillé de rentrer à la maison et de réfléchir avant de prendre une décision. « Nous nous sommes dit qu’il fallait bien qu’une personne soit la première à survivre et qu’avec un peu de chance, ce serait Tony », poursuit Carla. C’est alors que les médecins ont suggéré un nouveau traitement une greffe de cellules souches.

La greffe de cellules souches, associée à la chimiothérapie, a été bénéfique. Tony n’a pas eu de rechute depuis 1995. Il affirme que les progrès rapides de la recherche sur le cancer lui ont donné beaucoup d’espoir. Tony est bénévole pour CancerConnection/Cancer J’écoute, le service de soutien téléphonique de la Société canadienne du cancer qui consiste à jumeler des personnes touchées par le cancer avec des bénévoles qui ont traversé une expérience similaire. « Je leur dit : “N’abandonnez jamais parce que quelque chose n’a pas marché… pour une option qui échoue, il peut y en avoir trois autres qui réussiront. Le mot ‘abandonner’ne devrait pas faire partie de votre vocabulaire.” »

En 2005, Tony a célébré son 50e anniversaire par une énorme fête en compagnie de ses parents et amis. Et il attend avec impatience la naissance de son deuxième petit-enfant en 2007.

Carla Redler raconte son expérience d’aidante